SISU, DE L’OR ET DU SANG UN SUPER-HÉROS VENU DE FINLANDE

Délicieusement gore et jubilatoire, le troisième film du réalisateur finnois Jalmari Helander rivalise sans mal avec ses homologues américains du genre. 

Si le nom de Jalmari Helander ne vous dit rien, sachez que son premier long-métrage, le nerveux Père Noël Origines (2014), est l’un des films préférés de la grande Cate Blanchett.  Voilà qui devrait d’ores et déjà convaincre les sceptiques de partir à la découverte de son troisième effort, Sisu, qui entreprend de ranger le traîneau au placard, pour s’intéresser à un tout autre genre de héros. 

Imaginez la rencontre entre le mutisme des personnages de Nicolas Winding Refn (Le Guerrier Silencieux, Only God Forgives) et la violence grotesque et over-the-top des scènes d’actions tout droit sorties de l’esprit de Quentin Tarantino (Django Unchained). Un vieil homme sans nom (le générique de fin nous apprendra qu’il se prénomme Aatami) se tue à la tâche pour espérer trouver un quelconque gisement d’or, le tout sous le regard attendrissant de son fidèle cabot. Lorsque sa route croise celle d’une troupe de soldats nazis bien décidés à en découdre avant leur départ de Finlande (la guerre est presque terminée, l’Allemagne a perdu), on ne donne pas bien cher de sa peau. En deux temps, trois mouvements, et une première scène de combat absolument jubilatoire dans ses effets, le personnage entreprend pourtant de nous donner tort. 

L’INCROYABLE AATAMI 

C’est que ce curieux Aatami (Jorma Tommila) est un personnage bien spécial. Personne ne le connaît vraiment, car la plupart des hommes qui ont croisé sa route ne sont plus en mesure de conter sa légende. Les plus chanceux en ayant réchappé le surnomment «L’Immortel». Un surnom tout trouvé pour un personnage qui semble capable de conjurer la mort. 

Plus fort que John Wick, Beatrix Kiddo et Bryan Mills réunis, Aatami surprend surtout par sa capacité extraordinaire à encaisser les pires sévices. Crash d’avion, noyade, brûlures, blessures ouvertes, rien, ni personne, ne sera en mesure de venir à bout du héros. 

Le titre fait référence au terme finnois sisu, qui correspond à l’état d’une personne dotée d’une grande force intérieure, intraduisible en français. Le film de Jalmari Helander en propose pourtant une définition claire et concise. La preuve que celui qui maîtrise le langage universel du cinéma peut parfois se passer de mots.

Cet article est issu du Mag by UGC

Sisu – De l’Or et du Sang, à découvrir actuellement dans nos cinémas.