LE VOYAGE EN PYJAMA, PASCAL ET SES DRÔLES DE SÉDUCTEURS
Quelques mois après la rétrospective que lui a consacré la Cinémathèque française, Pascal Thomas signe un bijou d’espièglerie, dans lequel un quarantenaire vagabonde en pyjama, à la recherche des femmes de sa vie. Une balade qui tombe à pic pour revenir sur les figures masculines croquées par le cinéaste, au long d’une carrière de plus de cinquante ans.
LE VOYAGE EN PYJAMA (2024)
Pascal Thomas réunit ici les ingrédients de ses plus grands succès : un "philosophe séducteur" tout à la fois charmant et pathétique, l’amour d’une France provinciale qu’on parcourt à travers champs, un onirisme discret aux allures de fable mélancolique... Le tout dans un émouvant récit introspectif. Alexandre Lafaurie y campe un alter ego du cinéaste, en quête des visages qui ont marqué sa vie.
ENSEMBLE, NOUS ALLONS VIVRE UNE TRÈS, TRÈS GRANDE HISTOIRE D’AMOUR (2010)
La figure du Casanova est ici l’occasion d’une fantaisie intemporelle. Un film bariolé, où le musicien Julien Doré campe son premier rôle. Et pas des moindres : il incarne un amoureux au corps burlesque et à l’accent du Midi. Un conte de fées grinçant, emprunté à Dino Risi et son Fais-moi très mal… (1968), qui atteste d’une parenté entre Thomas et la comédie italienne.
LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS (1989)
Après une longue absence, le cinéaste revient en 1989 sur les écrans avec cette étude de mœurs, à la mélancolie assumée, sur une bande de joyeux époux partis seuls sur l’île de Ré avec leurs enfants. Les femmes, elles, sont restées à Paris. Pascal Thomas y délaisse alors la figure du dragueur, pour filmer des hommes pas toujours à l’aise dans les rôles qu’ils se sont attribués : ceux de pères et de maris.
CELLES QU’ON N’A PAS EUES (1981)
Fort de ses tragicomédies autour des relations homme-femme, Pascal Thomas a une idée géniale : réunir six hommes dans un compartiment de train, où chacun racontera aux autres sa pire mésaventure amoureuse. Le résultat est un savoureux film à sketches, unique en son genre, qui prête surtout à rire de ces vieux séducteurs, à l’ego contrarié par celles qu’ils n’ont pas eues.
LE CHAUD LAPIN (1974)
Qui mieux que Bernard Menez pour incarner le premier "Casanova" de Pascal Thomas, persuadé de son sex-appeal tandis qu’il enchaîne les déconvenues ? C’est le cinéaste qui façonnera son image de grand maladroit , un an après son rôle iconique dans Du côté d’Orouët (1973), de Jacques Rozier. C’est le début d’une collaboration fructueuse, sur pas moins de sept films.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Le Voyage en pyjama, à découvrir actuellement au cinéma.