Il avait surpris tout le monde avec son premier long-métrage Le Grand Bain, qui chroniquait les déboires d’une bande de quarantenaires dépressifs lancés dans la grande aventure de la natation synchronisée… Six ans plus tard, Gilles Lellouche revient pour concrétiser son rêve de cinéma : réaliser l’adaptation du roman de l’écrivain irlandais Neville Thompson. Rencontre avec un amoureux inconditionnel du cinéma.

L’Amour ouf est un projet que vous portez depuis dix-sept ans. Comment vivez-vous le fait d’enfin pouvoir le partager avec le public ?
C’est un drôle de mélange d’anxiété et d’excitation. L’excitation d’enfin pouvoir montrer le film, d’avoir le retour des gens ; et l’anxiété de savoir si mon geste va être compris, et surtout, si le film va plaire. C’est un projet qui a longtemps habité mes pensées, mes fantasmes. Le fait qu’il devienne une réalité concrète qui va entrer dans les salles, que les gens vont pouvoir aller voir, c’est un peu étrange. Mais je crois que l’excitation l’emporte largement sur l’anxiété.

Qu’est-ce qui vous a touché dans le roman de Neville Thompson, au point d’absolument vouloir l’adapter au cinéma ?
Toutes les thématiques traversées par le roman : la lutte des classes, le déterminisme, la fougue absolue de l’adolescence et bien sûr, cette histoire d’amour. À cet âge-là, l’amour est d’une intensité folle, parce qu’il y a l'insouciance des premières fois. J’avais envie de raconter cette aventure absolue de l’amour, et de me référer à mes propres souvenirs adolescents. Et puis le livre avait ce côté chaud/froid de la romance qui entre en contradiction avec la violence, qui me plaisait énormément.

C’est un film très musical, comme l’était aussi d’une certaine manière votre précédent long-métrage. Quelle place tient la musique dans votre processus créatif ?
J’écris en musique. Si j’écoute une musique qui correspond exactement aux sentiments de la scène que je suis en train d’écrire, je peux l’écouter en boucle vingt, trente, quarante fois. C’est comme si elle portrait mon sentiment d’auteur à ce moment précis. J’ai toujours aimé la musique au cinéma, notamment dans les films de Francis Ford Coppola, Claude Sautet, Martin Scorsese… Je suis quelqu’un de très porté par la musique, c’est quelque chose qui accompagne mon humeur. Ça m’encourage, ça me motive. Elle a une place prépondérante dans ma vie et dans mon cinéma, parce qu’étrangement, beaucoup de mes propres souvenirs sont liés à des musiques.

L’un des points forts de votre film, c’est aussi son casting, qui réunit des comédiens confirmés et des jeunes acteurs – à l’instar de Mallory Wanecque et Malik Frikah.
Ce casting, c’est le hasard des rencontres de ma vie d’acteur. En tournant Fumer fait tousser de Quentin Dupieux, j’étais en pleine écriture de mon film, et je me suis retrouvé avec Jean-Pascal Zadi et Vincent Lacoste. J’ai tourné avec François [Civil] et Adèle [Exarchopoulos] dans Bac Nord, et en les voyant jouer tous les deux, je me suis dit qu’ils étaient assez idéaux, assez parfaits. Pour Mallory et Malik, c’est vraiment la force de persuasion de leurs essais qui m’ont convaincu. J’en suis très heureux, parce que je les trouve tellement formidables. À l’âge que j’ai, me retrouver avec des gens dont ce sont les premières fois, si enthousiastes et si joyeux à l’idée d’être sur un plateau de cinéma, c’est quand même très jouissif. C’est super d’avoir conscience de la chance que c’est de pouvoir faire ce métier. Ce n’est pas une routine, ce n’est pas une habitude, c’est inédit et merveilleux.

Tendre et violent à la fois, le film ne serait-il pas la synthèse parfaite de la personnalité à laquelle on a voulu vous cantonner à travers vos rôles, et de celle qui transparaît dans les films que vous mettez en scène ?
En tant que réalisateur, j’ai le choix des mots, de mes sujets, de mes personnages. En tant qu’acteur, je fais avec ce que l’on me propose. Parfois, on m’offre des personnages qui s’éloignent un peu de mon physique, de l’impression que je peux donner. La réalisation me donne l’opportunité d’exprimer fondamentalement qui je suis. Quand on est acteur, on ne peut pas échapper à l’étiquette que les gens nous collent parfois sur le dos, à cause de quelques rôles marquants. Mais je ne suis pas les personnages que je joue ! (Rires). J’aime envisager qu’on puisse un peu mieux me connaître à travers mon travail d’auteur et de réalisateur.

Cet article est issu du Mag by UGC.
L'Amour ouf, un film labellisé UGC Spectateurs, à découvrir actuellement au cinéma.

 

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