JURÉ N°2 : UN DÉPART EN BEAUTÉ
À 94 ans, l’immense Clint Eastwood fait ses adieux au cinéma avec un passionnant thriller judiciaire porté par l’impeccable prestation de Nicholas Hoult.
Après plus de soixante ans de carrière – dont plus de quatre- vingts apparitions à l’ écran et une quarantaine de passages derrière la caméra –, le grand Clint Eastwood s’apprête à tirer sa révérence. À l’ âge vénérable de 94 ans, l’acteur- cinéaste réalise ce qu’ il annonce être son ultime film, et clôture en beauté une œuvre colossale, de même qu’un pan tout entier de l ’Histoire du cinéma. Si dans Cry Macho (2021), son précédent long- métrage, Clint Eastwood s’ était lui- même mis en scène dans le rôle crépusculaire d’une ancienne star du rodéo, il laisse ici la place à l’acteur britannique Nicholas Hoult – talentueux interprète du Fauve de la dernière génération de la saga X-Men et inoubliable Nux du Mad Max : Fury Road de George Miller. Dans ce film de procès/ thriller judiciaire au cordeau, l'acteur incarne Justin Kemp, un homme choisi pour être l’un des jurés d’un médiatique procès pour meurtre, dont l ’accusé est connu pour son passé criminel. Ancien alcoolique repenti, Justin est présenté comme un citoyen américain exemplaire, heureux en mariage et futur papa prévenant d’un enfant qui ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez. Son idyllique existence bascule du jour au lendemain, lorsqu’ il se découvre probablement plus impliqué qu’ il ne le pensait dans cette étrange affaire de meurtre… Variation judiciaire autour de la question du dilemme moral, l’une des thématiques centrales de la filmographie de Clint Eastwood, ce Juré n°2 est dans la droite lignée des plus grands films du cinéaste.
UNE AFFAIRE DE MORALE
Traversé de toutes parts par la question de la vérité et du sens qu’on souhaite lui donner, le film parvient à impliquer entièrement le spectateur dans les pérégrinations morales de son protagoniste. C’est qu’il paraît si simple d ’entrer en empathie avec Justin, cet archétype parfait du gendre idéal dont le chemin de vie accidenté n’est seulement que la preuve supplémentaire de son ex traordinaire capacité au changement, à la résilience. C’est là tout l’intérêt du film Clint Eastwood, qui invite son audience à elle-même adopter la position du juré, et ainsi réfléchir à cette épineuse question : certains hommes méritent-ils plus que d’autres d’être jugés pour leurs erreurs passées ? Le verdict est sans appel : le génie de Clint Eastwood a encore frappé.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Juré n°2, un film labellisé UGC Aime, à découvrir actuellement au cinéma.