IRIS ET LES HOMMES CALAMY-VIGNAL, DUO DE CHOC
Après le fulgurant succès d’Antoinette dans les Cévennes (2020), Caroline Vignal offre à nouveau un rôle sur mesure à Laure Calamy. De quoi consolider un duo qui dynamite la comédie française.
Cette association féconde entre l’actrice et la réalisatrice a déjà abouti au sacre de Calamy en 2021, lorsqu’elle a remporté le César de la meilleure actrice pour Antoinette dans les Cévennes. Une aventure exquise à dos d’âne, deuxième réalisation de Caroline Vignal, après un film en 2000, puis une carrière loin des plateaux de cinéma. Ce succès inattendu résonnait alors comme la revanche de deux femmes hors des clous, adeptes de screwball comedy et son humour loufoque, qui inspira la comédie américaine des années 1930. Le tout avec une idée en tête: réenchanter la comédie française.
Pari doublement gagnant avec Iris et les hommes, qui réunit le duo, sans faire dans la redite. En recevant son César, Calamy louait cet amour du "pathétique drôle" qu’elle partage avec la cinéaste. Une formule qui sied à merveille aux rôles féminins inédits écrits par Caroline Vignal. Ici, le désespoir sentimental d’Iris, une quarantenaire esseulée, provoque de véritables chocs électriques ; qu’il s’agisse d’en rire ou de s’en émanciper. Le meilleur atout de la réalisatrice ? Laure Calamy, interprète qui n’a pas froid aux yeux et dont la science du ridicule confine à d’hilarants moments de grâce. Au-delà du rire, l’actrice nous touche et nous embarque dans de folles péripéties sentimentales.
UN VERTIGE SURRÉALISTE
Après une Antoinette éplorée, en passe de surprendre son amant dans les Cévennes, le personnage d’Iris paraît d’abord plus éteint. Un métier confortable, une vie familiale rangée... mais une frustration grandissante : son mari (Vincent Elbaz) ne la désire plus. Un beau jour, elle s’inscrit sur une application de rencontres extra-conjugales. La cinéaste inverse discrètement les stéréotypes : ici la femme enchaîne les aventures, voire utilise les hommes au profit d’une quête de sens très intime. Joyeusement amoral, Iris et les hommes questionne aussi nos désirs, à l’aune du contact virtuel et ses infinies possibilités. Vertige filmé d’un élan surréaliste, le temps d’une œuvre ouverte à tous les vents, tous les hommes, tous les genres. Un remède idéal à tout jugement hâtif, auquel Caroline Vignal préfère l’euphorie d’une estime de soi retrouvée.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Iris et les hommes, à découvrir actuellement au cinéma.