GLORIA!, GLOIRE À GALATÉA

Visage de la nouvelle garde du cinéma français, l’actrice Galatéa Bellugi fascine en musicienne prodige et taiseuse, dans le premier long-métrage de l’artiste et réalisatrice italienne Margherita Vicario.

On reconnaîtrait son visage , toujours fendu d’une expression malicieusement énigmatique, entre mille. Présence aussi discrète que magnétique au cinéma, Galatéa Bellugi est de ces actrices à la force tranquille. À l'instar de Céleste Brunnquell ou de Nadia Tereszkiewicz, elle aussi est l’une des représentantes de la nouvelle génération d’actrices françaises. De celles dont on suit, avec engouement, l’évolution de film en film. Remarquée en 2015 dans Keeper – premier long-métrage du cinéaste franco-belge Guillaume Senez –, dans lequel elle incarne une adolescente qui décide de devenir mère, c’est grâce à sa prestation dans L'Apparition (2019) de Xavier Giannoli (aux côtés de Vincent Lindon), qu’elle se fait connaître du grand public. Deux nominations aux César – Meilleur espoir féminin en 2019 pour L'Apparition et Meilleure actrice dans un second rôle cette année pour Chien de la casse – et une poignée de rôles plus tard, l’actrice s’illustre désormais avec brio dans le premier film de la cinéaste et musicienne italienne Margherita Vicario. La musique, c’est justement tout ce dont il est question dans Gloria!. Un film aux tonalités pop et entraînantes, qui lorgne autant du côté du Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola que du Amadeus (1984) de Miloš Forman, pour conter le quotidien, bercé par l’ennui et la musique, d’une bande d’orphelines recluses dans un conser vatoire vénitien du XVIII^e siècle.

UN PERSONNAGE PASSIONNANT
L’actrice y campe le rôle de Teresa, une domestique silencieuse au passé mystérieux, qui va se révéler ex trêmement douée au piano. D’abord raillée et méprisée par ses consœurs, la jeune femme parvient malgré tout, grâce à son talent, à attirer leur attention. Jusqu’ à provoquer une petite révolution dans cette micro-société corsetée, régie selon les principes rigoristes de la religion catholique... À travers ce beau personnage – qu’on découvre constamment et inexplicablement malmené au point d’en perdre la parole, puis à travers les liens qu’il parvient à créer autour de la musique –, Margherita Vicario fait du collectif et de la sororité l’antidote parfait à l’enfermement imposé par l’autorité religieuse et patriarcale. Et permet à l’actrice d’y trouver l’un de ses plus beaux rôles.

Cet article est issu du Mag by UGC.

Gloria!, un film labellisé UGC Découvre, à découvrir actuellement au cinéma.