DIANE KRUGER, ÉLECTRON LIBRE DANS MARLOWE
Actrice internationale aux multiples succès, Diane Kruger crève l’écran dans l’excellent Marlowe de Neil Jordan, dont elle partage l’affiche avec Liam Neeson. Retour sur la foisonnante carrière d’une actrice libre, à l’image du personnage de femme fatale qu’elle incarne.
ÉLECTRON LIBRE
C’est aux côtés du toujours fringant Liam Neeson, auquel elle avait déjà donné la réplique dans le thriller Sans Identité (2001), que l’on retrouve aujourd’hui l’éclatante Diane Kruger. Dans Marlowe, séduisant hommage au film noir chapeauté par Neil Jordan – le scénariste des Infiltrés de Scorsese –, l’actrice incarne Claire Cavendish, parfait archétype de la femme fatale du film noir hollywoodien. Il faut dire que depuis le début de sa carrière, Diane Kruger n’a jamais cessé de surprendre son public.
Celle qui a conquis les podiums avant de briller sous le feu des projecteurs semble toujours avoir eu le goût du risque, doublé d’une certaine passion pour l’aventure. Tantôt coqueluche du cinéma d’auteur (Mr. Nobody, Les Adieux à la reine, Maryland), tantôt héroïne de blockbusters hollywoodiens (la saga Benjamin Gates, 355), l’actrice cultive une certaine forme d'indépendance et paraît rejeter toute tentative de catégorisation.
UNE ÉTOILE EST NÉE
Née en Allemagne à la fin des années 1970, Diane Kruger s’échappe très vite du cocon familial afin d’entreprendre des études de danse classique au sein de la renommée Royal Ballet School de Londres. Une carrière prometteuse vite abandonnées au profit du mannequinat, vecteur de la rencontre entre la future actrice – qui s’installe alors à Paris – et son désir de cinéma. C’est à vingt-six ans seulement, après plusieurs années passées dans la capitale, que le public la découvre dans le premier rôle de Mon idole (2002), le premier long-métrage d’un certain Guillaume Canet – révélé deux ans plus tôt dans La Plage de Danny Boyle, aux côtés de Leonardo DiCaprio. Une carrière est lancée. Naviguant sans cesse entre cinéma d’auteur européen et films à gros budget, la filmographie de Diane Kruger se démarque également par sa diversité géographique ; sa maîtrise parfaite de l’anglais et du français lui permettant de s’illustrer – avec succès – à l’international. Chez Quentin Tarantino notamment, où on la (re)découvre dans le rôle de Bridget von Hammersmark, une vedette de cinéma reconvertie en agent-double pour le compte du Royaume-Uni, dans Inglourious Basterds (2009). Une performance mémorable qui n’est pas sans rappeler le personnage qu’elle incarne aujourd’hui dans Marlowe : une femme à l’intelligence aiguisée et au charme dévastateur.
RETOUR AUX SOURCES
Il faudra pourtant attendre 2017 pour que vienne enfin la consécration. Après plus de quinze ans de carrière et bien davantage de rôles au compteur, Diane Kruger remporte le prestigieux Prix d’Interprétation Féminine du Festival de Cannes pour sa performance dans le nébuleux In The Fade du cinéaste allemand Fatih Akin. Dans ce film, inspiré des attentats perpétrés en Allemagne par des néo-nazis au début des années 2000, elle s’illustre avec brio dans le rôle intense d’une femme brisée par le meurtre de sa famille. Un retour aux sources (et probablement un signe du destin) pour cette actrice qui n’avait, jusque-là, encore jamais eu l’occasion de jouer un rôle dans sa langue maternelle. Après une poignée de films hollywoodiens dont Marlowe, où elle côtoie d’autres grands noms du cinéma américain (Jessica Lange, Alan Cumming, Danny Huston…), il semblerait que l’actrice regagne rapidement les rives du cinéma indépendant. Son prochain projet ? L’adaptation par le Néo-Zélandais James Napier Robertson (The Dark Horse) de la vie de la ballerine Joy Womack, l’une des seules danseuses occidentales à avoir réus si à intégrer la prestigieuse école du Bolchoï. L'occasion pour Diane Kruger de renouer, le temps d’un film, avec ses premières ambitions.
Cet articlé est issu du Mag by UGC.
Marlowe, à découvrir actuellement dans nos cinémas.