UGC DÉCOUVERTE : À PLEIN TEMPS
À plein temps est le second film du cinéaste franco-québécois Éric Gravel, après Crash Test Aglaé (avec India Hair, Julie Depardieu et Yolande Moreau), sorti en 2017. Il a également réalisé de nombreux court-métrages, dont Eau Boy, sélectionné aux festivals de Tribeca et au NY Film Festival. À plein temps est auréolé de plusieurs prix : Prix du meilleur Réalisateur et de la meilleure Actrice à la Mostra de Venise, ainsi que les Prix Cineuropa et Prix d’interprétation (pour Laure Calamy) aux Arcs Film Festival.
Le réalisateur se confie sur la nature et le sujet de ce second long-métrage : "À travers le prisme de cette femme, seule avec ses enfants, j’interroge nos rythmes de vies et nos combats quotidiens. Tout comme Julie, j’habite la campagne. J’ai voulu parler de mes voisins et de ces gens que je croise dans le train au quotidien et qui font le pari d’habiter loin de la capitale pour une meilleure qualité de vie. C’est un équilibre difficile à trouver et tous n’y parviennent pas.".
Pourtant magnifiquement interprété par Laure Calamy, qui lui a permis de remporté deux prix d'interprétation, le rôle de Julie n'était pas forcément destiné à une actrice en particulier lors de l'écriture du scénario. Éric Gravel raconte : "Lorsque j'ai commencé à réfléchir à des noms de comédiennes, celui de Laure (Calamy) s’est imposé. C’est une actrice hors norme, elle a un registre immense du drame en passant par la comédie, elle excelle. Le côté pétillant qu’insuffle Laure à ses rôles, permettait d’équilibrer le personnage de Julie qui, tout en traversant une période difficile, laisse apparaître de la lumière à son personnage. En fait, on ne connaît pas grand chose de cette femme, juste qu’elle vit au présent avec sans cesse en tête l'idée d'assurer le lendemain. Et puis, Laure est une actrice et une femme pleine de vie, par conséquent, c'était pour moi intéressant de la mettre dans la peau de cette femme qui traverse un moment très chaotique de sa vie, que les Américains résument par l'expression "the perfect storm", quand vous accumulez en un seul moment tous les problèmes possibles et imaginables et qu’il va bien vous falloir résoudre.".
Éric Gravel détaille également l'importance du contexte social dans lequel s'inscrit À plein temps : "Ça se met à craquer de partout, un peu comme ce qui arrive à mon personnage. J’avais envie que vivent en parallèle le combat individuel et collectif, que graduellement, on comprenne qu’ils sont liés, racontent la même histoire, que l’un est la conséquence de l’autre. Julie est dans un angle mort, elle appartient à cette catégorie de travailleurs parmi les plus vulnérables, pour lesquels il y a une vraie difficulté à faire grève ou d'être représentés. Et puis le hasard a voulu que, pendant que j'écrivais mon scénario, le mouvement des gilets jaunes démarre. Dans la région de Sens où j'habite, j'ai vu les premières occupations des ronds-points se former. Je sentais que les choses n'allaient pas bien et leur démarche faisait sens. Dans ce mouvement, il y avait beaucoup de femmes monoparentales qu’aucune corporation ne représente et ça ne m’a pas surpris de les retrouver là.".
Synopsis : Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C’est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.
À plein temps, d'Éric Gravel, avec Laure Calamy, Anne Suarez, Geneviève Mnich, Cyril Gueï et Agathe Dronne. Un film labellisé UGC Découverte, à découvrir dès maintenant dans nos cinémas.