PROMISING YOUNG WOMAN : CAREY MAGIQUE
Elle s’était faite discrète, Carey Mulligan se réinvente en vengeuse démasquée dans le thriller Promising Young Woman.
2013 : Carey Mulligan est au cœur de toutes les attentions.
Elle sort tout juste du carton de Drive et se retrouve premier rôle féminin des deux films US les plus attendus du Festival de Cannes : Gatsby le magnifique, le nouveau Di Caprio, et Inside Llewyn Davis, le nouveau frères Coen. Le glamour et le chic intello : cette fille, irrésistible, possède désormais tout. Hollywood et la cinéphilie internationale sont à ses pieds, qui peut lui résister ?
Huit ans plus tard, il faut admettre que tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu pour Carey. Elle a choisi de se faire discrète, misé sur quelques projets qui ont déçu et en profite aujourd’hui pour se réinventer dans l’étonnant Promising Young Woman, film conçu comme un véritable « reboot » de toute sa carrière.
Finie la petite fille modèle au visage angélique, disparue l’héroïne romantique et ingénue un peu planquée derrière une grande star masculine : cette fois Carey montre les dents et s’approprie complètement un projet offert sur un plateau par l’inconnue Emerald Fennnell.
Dans Promising Young Woman, dont il ne faut pas éventer les multiples twists et secrets, elle a cinq temps d’avance sur les protagonistes et le spectateur, c’est elle qui mène la danse, châtiant à sa manière des harceleurs et des pervers en tous genres. C’est à la fois un contre-emploi spectaculaire, une performance totale et une remise à zéro des compteurs. Le risque a payé : le film, très malin, très « girl power », est devenu rapidement une sorte de phénomène raflant des prix un peu partout (Bafta, Golden Globes, Oscars) et remettant illico son interprète dans la lumière.
L’acte 2 de la carrière de Carey Mulligan commence ici et maintenant.
Jean-Michel Lassault