SLALOM : À CORPS PERDU
Dans Slalom, Noée Abita revêt la combinaison d’une skieuse de haut niveau qui flanche sous l’emprise de son coach. Une performance 100% corporelle.
Regard frondeur, bouche en cœur, voix angélique. Sous ses airs de baby doll, Noée Abita, jeune pousse de 21 ans propulsée « presque par hasard » dans les couloirs du star-system, cache un jeu nerveux, parfaitement taillé pour son rôle dans Slalom. Flanquée de sa combinaison bleue XXL, elle campe Lyz, une jeune sportive qui intègre la section ski-études d’une école prestigieuse avant de basculer sous l’emprise perverse de Fred, son coach (Jérémie Renier). Un rôle fait de silences pesants et de muscles noués, où le travail du corps prime sur le langage. « La construction de mes personnages passe toujours par une préparation physique, affirme-t-elle. Dans Slalom, qu’on a tourné à la montagne, j’ai remarqué que mon corps ne réagissait pas comme d’habitude. Il était tendu en permanence à cause du froid.»
Dans chaque plan, c’est bien ce corps en tension et en pleine mutation que dissèque la caméra : les jambes de Lyz fléchies sur les pistes blanches, ses biceps gonflés sous le poids des haltères, son ventre meurtri pendant les règles, son visage qui se fige au contact de son entraîneur… Pas besoin de mots quand le corps parle. Noée Abita en sait quelque chose : avant de devenir actrice, c’est dans la danse qu’elle s’exprimait. « Repousser les limites de mon corps, c’est quelque chose que je connais et qui me plaît.» Et ça se voit.
Julia Mothu