VIVANTS, PROFESSION: REPORTER(S)
Dans ce long-métrage d’inspiration autobiographique, la réalisatrice Alix Delaporte chronique le quotidien d’une équipe de journalistes d’investigation menée par Roschdy Zem et Pascale Arbillot. Un témoignage supplémentaire de la belle histoire d’amour qu’entretient le journalisme avec le cinéma.
À l’ère du tout-numérique et de l'instantané, que reste-t-il de la passion des journalistes ayant connu l’âge d’or de la profession ? C’est à cette question cruciale que tente de répondre le troisième longmétrage d’Alix Delaporte – après Angèle et Tony (2011) et Le Dernier Coup de marteau (2014). À travers le personnage de Gabrielle (Alice Isaaz, lumineuse), ex-guide de montagne en reconversion, le film s’insinue dans le quotidien mouvementé d’une équipe de reporters d’une célèbre émission d’investigation.
Si l’attrait d’Alix Delaporte pour le milieu journalistique s’explique par son parcours personnel – elle a débuté sa carrière en tant que stagiaire dans une agence de presse, avant d’officier en tant que cadreuse pour le compte de plusieurs émissions –, on ne peut que constater la fascination qu’exerce le "quatrième pouvoir" sur bon nombre de cinéastes. Qu’il s’agisse d’en comprendre les rouages, comme dans Les Hommes du Président (1976) d’Alan J. Pakula ou Dark Waters (2019) de Todd Haynes ; d’en explorer les limites, à la manière d’Orson Welles dans Citizen Kane (1941) ou tout simplement de lui rendre hommage, comme le fait Wes Anderson avec The French Dispatch (2021). Tout autant de films qui font état de la passion éprouvée par les personnages – qu’ils soient fictifs ou réels – à l’égard de leur métier.
MÉTIER PASSION
C’est justement de cette passion dont il est question dans Vivants, et plus particulièrement de sa capacité à résister aux changements profonds d’une profession confrontée à de nouveaux défis. Au sensationnalisme du film d’enquête, Alix Delaporte préfère cependant la dimension humaine du film de troupe. Autour de Gabrielle, nouvelle recrue peu avare en énergie et en talent, gravite une galerie de personnages surprenants de réalisme : Vincent (Roschdy Zem), le rédacteur en chef désabusé, Camille (Pascale Arbillot), la grand-reporter toujours au cœur de l’action, maisaussi Damien (Vincent Elbaz) et Kosta (Jean-Charles Clichet), deux reporters de terrain abîmés par le métier. Le tout au service d’un film joyeux, qui brille par son refus du défaitisme et la confiance absolue qu’il place en la jeune génération.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Vivants, à découvrir actuellement au cinéma.