LA PETITE, MAL DE PÈRE
Loin du nihilisme teinté d’horreur de son précédent film, ce dernier-né signé Guillaume Nicloux orchestre la rencontre inattendue entre un père en deuil (Fabrice Luchini) et une jeune mère porteuse au tempérament explosif (la révélation Mara Taquin).
Quelques mois seulement séparent la sortie de La Tour, première incursion de l’éclectique Guillaume Nicloux dans le registre de l’horreur brute, de celle de La Petite. Et c’est dire si le contraste est saisissant : là où le premier marque par sa brutalité et son pessimisme, ce dernier surprend par sa douceur et son regard tourné vers l’avenir. Le film nous emmène à la rencontre de Joseph (Fabrice Luchini), ébéniste à l’aube de la retraite, alors qu’il décide de partir en Belgique pour y chercher Rita (Mara Taquin), la jeune mère porteuse de l’enfant à naître de son fils et de son compagnon, tous deux brutalement décédés dans un crash d’avion. Joseph ne tardera pas à retrouver la jeune femme ; le sujet du film portant moins sur sa recherche en elle-même, que sur les conséquences de la rencontre entre ces deux personnages que tout paraît séparer.
UN DUO D’EXCEPTION
Il fallait oser la rencontre entre Fabrice Luchini – on connaît sa capacité à s’approprier avec une aisance qui force l ’admiration chacune des partitions qu’il incarne – et la jeune actrice belge Mara Taquin, dont on a entrevu le naturel et la fougue chez le duo Toledano-Nakache, Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, mais aussi plus récemment chez Patric Chiha. Une association de deux for tes personnalités qui ne peut que créer un duo destiné à faire des étincelles. Force est de constater qu’au cœur d’un récit qui mêle les thématiques de la transmission, de la filiation et du deuil, les deux acteurs parviennent à trouver leur équilibre, sans se voler la vedette. Plus étonnant encore, le film de Guillaume Nicloux nous donne à voir Fabrice Luchini à l’œuvre dans un rôle à contre-emploi. Sans se départir de son côté râleur ni de sa diction caractéristiques, l’acteur déploie ici une nouvelle facette de son jeu, davantage dans l’émotion et la retenue. En résulte un film d’une grande tendresse qui entreprend de ne jamais prendre parti afin de se concentrer sur l’essentiel : l’amour inconditionnel d’un parent pour son enfant.
Cet article est issu du Mag by UGC.
La Petite, à découvrir actuellement dans nos cinémas.