VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE RENCONTRE AVEC ARTUS
Humoriste à succès sur scène, Artus se révèle également sur grand écran. Alors qu’il enchaîne de savoureux rôles comiques depuis trois ans, voilà qu’il trouve son projet le plus fou, aux côtés du réalisateur de Dikkenek (2006) et d’Elsa Zylberstein. Rencontre.
En tant qu’humoriste, quel est votre regard sur le métier d’acteur de comédie ?
Artus : La comédie, c’est bien sûr mon ADN. Mais j’ai également eu la chance de tourner dans la série Le Bureau des légendes, qui m’a ouvert d’autres portes ; je suis d’ailleurs en tournage sur le premier long-métrage d’Antoine Chevrollier [qui a réalisé plusieurs épisodes du Bureau des légendes, ndlr], un film qui lorgne vraiment vers le drame. J’ai fait Apaches cette année, donc désormais j’ai envie – et même besoin – de passer de l’un à l’autre. J’aimerais tourner deux ou trois films par an, dans des registres variés.
Quelle différence majeure faites-vous entre le monde de l’humour sur scène et sur grand écran ?
C’est avant tout la spontanéité, la réponse immédiate. Lorsqu’on est sur scène, on sait tout de suite si une vanne marche. Lorsqu’on est au cinéma, on le sait un an après. (Rires.) Mais il y a aussi un aspect fondamental : sur scène, on est davantage maître de ses blagues. C’est tout le principe du montage au cinéma, qu’on n’effectue jamais – à moins que ce soit notre film. Le montage peut tout autant sublimer une vanne que la saboter.
Qu’est-ce qui vous a poussé à tourner dans cette comédie-là ?
On ne va pas se mentir : Olivier Vanhoofstadt! Lorsqu’il m’a demandé [il imite l’accent belge]: "J’ai envie de faire un film avec toi, je pense qu’on peut bien rigoler...", je lui ai dit oui tout de suite – sans même lire le scénario au préalable. C’est quelqu’un de si passionné qu’on a immédiatement envie de le suivre. D’autant qu’il nous a laissé une vraie liberté de collaboration et d’improvisation. Au point que je lui dise parfois : "Olivier, je ne peux pas faire cette vanne-là. C’est trop gratuit." Et il nous écoutait! Il veut faire des films pour que les gens se marrent, c’est tout.
Que vous inspire son film culte, Dikkenek ?
C’est toujours aussi fou de se dire qu’un tel film a pu exister. Un film avec un tel casting, quand la moitié de ses acteurs n’étaient pas connus à l’époque. Olivier aussi était un total inconnu! Je ne dirais pas que c’est plus facile quand on s’appelle Les Nuls et qu’on fait La Cité de la peur (1994), mais quand on débarque de nulle part avec un projet aussi barré... c’est ce qui rend l’exploit plus impressionnant encore.
On a l’impression qu’il a gardé une espèce de liberté, de rapport presque amateur au cinéma.
Olivier, c’est un vrai rockeur. On a tous les deux une même passion pour l’humour qui pique, et je lui faisais parfois remarquer que telle vanne ne passerait jamais auprès du producteur ou du distributeur. Rien à faire, il me répondait toujours : "On s’en fout, on fait ce qu’on veut!" Je l’adore pour ça.
En tant qu’humoriste, avez-vous l’impression que la comédie s’autocensure un peu trop ?
Il faut que ce soit bien fait, il ne s’agit pas de choquer pour choquer. C’est parfois important pour faire passer un message, pour appréhender la différence. Je suis justement en train de préparer mon premier film en tant que réalisateur, qui devrait se tourner d’ici trois semaines ; à mes côtés, il y aura douze handicapés mentaux. Il n’y a pas de sujet tabou. Tant qu’on trouve la bonne manière d’en rire, tout est possible. Je dirais surtout que le principal problème, c’est la surabondance de commentaires sur les réseaux, qu’on tient aujourd’hui pour parole divine. Il faut s’en détacher un peu.
Vous formez un duo très contrasté avec Elsa Zylberstein. Comment le décririez-vous ?
Je dirais qu’il est inattendu ! D’abord, car les gens ne s’attendent pas forcément à voir cette association-là. Ensuite, car Elsa est vraiment inattendue à cet endroit. On a toujours su que c’était une très bonne comédienne, y compris de comédie, mais ici c’est un rôle encore bien plus excentrique. Et elle y est fabuleuse!
Cet article est issu du Mag by UGC
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