ASTEROID CITY LES CLÉS DU NOUVEAU WES ANDERSON
En mai dernier, Wes Anderson était à Cannes pour présenter l’enchanteur Asteroid City, sélectionné en Compétition. On revient sur les motifs qui font du dernier cru du cinéaste un film purement "andersonien»".
RACONTER DES HISTOIRES
Depuis Moonrise Kingdom (2012), Wes Anderson met un point d’honneur à ce que chacun des récits qu’il déploie soit conté par un personnage intradiégétique. On se souvient de son narrateur, interprété par le génial Bob Balaban, mais aussi de Zero Moustafa dans The Grand Budapest Hotel (2014), ou encore des quatre (!) narrateurs différents de The French Dispatch (2021). Dans Asteroid City, c’est au fabuleux Bryan Cranston que revient le privilège d’incarner ce narrateur – lequel se permet même de sortir – temporairement – de son rôle pour investir l’histoire dont il se fait le conteur.
RETOMBER EN ENFANCE
On dit parfois de Wes Anderson qu’il est le cinéaste de l’enfance. Qu’il se concentre sur la fuite en avant de pré-ados inadaptés (Moonrise Kingdom) ou sur le périple subaquatique d’un océanographe dépressif (La Vie Aquatique), le cinéaste parvient toujours à capter le côté enfantin, presque immature, de ses personnages. Ce sont justement les enfants qui sont au cœur du récit d’Asteroid City : une petite bande de jeunes surdoués, spécialistes de l’espace venus à un festival dans le désert, en compagnie de leurs parents, pour y présenter leurs inventions révolutionnaires.
DES PERSONNAGES MÉLANCOLIQUES
Si l’on ne devait retenir qu’un motif récurrent dans l’œuvre de Wes Anderson, ce serait probablement celui-ci. Sous son apparente légèreté, sa filmographie est pourtant peuplée d’une galerie de personnages traversés par une mélancolie que rien ne semble guérir. Ici, on retient surtout le duo formé par Jason Schwartzman et Scarlett Johansson, prêtant leurs traits à un photographe veuf et une starlette désabusée, liés par une solitude et un spleen qu’eux seuls sont capables de déchiffrer.
HAUT EN COULEUR
Ce n’est un secret pour personne: Wes Anderson aime la couleur, et la couleur le lui rend bien. Si ces films sont des œuvres d’art, c’est principalement grâce à son usage si particulier de celle-ci, les transformant ainsi en de véritables palettes de peintre. Dans le sillage de The French Dispatch, le cinéaste mêle l’esthétique rétro du noir et blanc à des séquences aux couleurs si vives qu’elles paraissent irréelles, comme hors du temps. La preuve que le travail du cinéaste n’en finit pas d’être un régal pour les yeux.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Asteroid City, à découvrir actuellement dans nos salles.