LE PRINCIPAL ROSCHDY, L’HOMME DE FER
Acteur et réalisateur, Roschdy Zem n’a eu de cesse de démontrer les multiples facettes de son talent depuis le début de sa carrière. Dans le dernier long métrage de Chad Chenouga (De toutes mes forces), il incarne superbement un personnage de principal de collège aussi complexe qu’ambigu.
Parmi toutes les figures d’autorité qu’il a pu incarner au cinéma, Roschdy Zem n’avait encore jamais eu l’occasion d’endosser le rôle d’un personnel de direction de l’Éducation Nationale. Devant la caméra de Chad Chenouga, l’acteur-cinéaste se révèle tout logiquement taillé pour le rôle. Le personnage qu’il campe ici n’a rien d’un principal de collège ordinaire, et s’avère même bien plus trouble qu’on ne pourrait l’imaginer. L’air impassible et le visage fermé, Sabri Lahlali attend patiemment que les derniers élèves du collège dont il vient d’être nommé principal adjoint franchissent le portail de l’entrée. L’un d’entre eux, Naël (Jibril Bhira), s’avère être son fils. Pour cet homme de lettres, tiraillé entre ses origines modestes et son obsession pour l’ascension sociale de son fils, l’échec scolaire est à proscrire. À l’aube des épreuves du brevet, Sabri, qui a pourtant la réputation de savoir rester droit dans ses bottes, va décider de contourner les règles du jeu…
UN HOMME QUI SOMBRE
C’est parce que Chad Chenouga a écrit le film en pensant d’emblée à Roschdy Zem que le personnage de Sabri s’accorde si bien à son interprète. Il y a quelques années, ce dernier avait d’ailleurs refusé une première collaboration avec le cinéaste, par crainte de s’enfermer dans un type de rôle qu’il avait déjà eu l’occasion d’explorer. Celui qui a commencé sa carrière en 1987 dans le second long-métrage de Josiane Balasko, Les Keufs, avant d’être finalement révélé grâce à ses multiples collaborations avec André Téchiné (J’embrasse pas, Ma saison préférée) et Xavier Beauvois (N’oublie pas que tu vas mourir, Le Petit Lieutenant), s’est construit, au fil des rôles, une image d’acteur à part, à la fois charismatique et réservé. À vrai dire, il était difficile de s’imaginer un autre acteur que Roschdy Zem prêter aussi justement ses traits et sa prestance au personnage de Sabri. Tout au long de cette étude de personnage aux airs de thriller en milieu scolaire, c’est autant la caméra du cinéaste que le regard du spectateur qui est entraîné au cœur de la chute incontrôlée d’un homme pétri d’ambiguïtés.
Cet article est issu du Mag by UGC.
Le Principal, à découvrir actuellement dans nos cinémas.