DÉCOUVERTE UGC : CORSAGE
Marie Kreutzer dévoile son tout nouveau film en tant que réalisatrice : Corsage. Le long-métrage se déroule à Noël 1877. Élisabeth d’Autriche (Sissi) fête son 40e anniversaire. Première dame d’Autriche, femme de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Étouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.
Corsage a été présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022, où Vicky Krieps a obtenu le Prix de la meilleure performance.
"Je crois bien que je n’ai jamais autant travaillé à la préparation d’un rôle", affirme Vicky Krieps. Si elle est bonne cavalière, elle a dû apprendre à monter en amazone. Elle a également dû nager dans les eaux glaciales du Danube, et maîtriser l’escrime et le hongrois : "Le hongrois m’a paru très difficile, c’est une langue pour laquelle je n’avais pas de repères phonétiques." Si la réalisatrice ne souhaitait pas qu'elle maigrisse pour le rôle, ces entraînements lui ont fait perdre quelques kilos. La comédienne a également dû porter un corset, qui la contraignait à ne consommer que des aliments liquides. "Cette étroitesse a aussi beaucoup joué sur mes émotions. Quand je le mettais, immédiatement pendant qu’on me laçait, je devenais triste. Quand je l’enlevais, la joie et le rire revenaient. Cela s’explique peut-être par le fait que le corset comprime le diaphragme. J’ai lu quelque part que c’est là que se logent nos émotions. C’était une expérience physique intéressante. Quelles retombées psychiques cela a dû avoir sur les femmes de cette époque !" ajoute Vicky Krieps.
Le film est en réalité un projet né sous l'impulsion de Vicky Krieps. En effet, Marie Kreutzer n'a regardé la célèbre saga Sissi portée par Romy Schneider qu'au moment d'entamer des recherches pour Corsage. Toutefois, elle a grandi avec l'image de l'impératrice, incontournable en Autriche où elle est une attraction touristique, en particulier à Vienne. C'est Vicky Krieps, qu'elle avait dirigée dans Was hat uns bloß so ruiniert, qui lui a proposé de faire un film sur Sissi avec elle dans le rôle-titre : "j’ai commencé à me documenter, sans trop savoir où j’allais. Je voulais juste savoir si quelque chose me toucherait, m’interpellerait. Et cela a été très vite le cas avec cette phase dans la vie d’Élisabeth, où elle a commencé à se rebeller contre le protocole, à se retirer et à s’isoler. C’était une période où il ne lui était manifestement plus possible de rentrer dans le corset de sa fonction. J’ai trouvé cette vie avec une image démesurée de soi, à laquelle il a fallu se conformer sans cesse parce que c’était la seule manière d’obtenir de la reconnaissance et de l’amour, très passionnante." confie la réalisatrice.
Marie Kreutzer a effectué des recherches poussées principalement sur la fin de vie de Sissi, durant laquelle l'impératrice apparaissait en public uniquement cachée sous une voilette et se faisait remplacer pour les événements officiels : "C’est vraiment passionnant, cette femme s’est effacée sous les yeux de tout le monde !" Mais la réalisatrice ne voulait pas pour autant réaliser un biopic sage : "j’ai pris beaucoup de libertés avec le contenu et la forme. Rien de ce que je raconte "mal" ou que je montre mal est le fruit du hasard, tout relève de choix artistiques."
Corsage, à découvrir dès maintenant dans nos cinémas, un film Découverte UGC.