DÉCOUVERTE UGC : LA FAMILLE ASADA
Initialement sortie au Japon en 2020, la tragi-comédie familiale de Ryôta Nakano débarque enfin dans les salles françaises le 25 janvier 2023, auréolée d’un immense succès public. À découvrir d’urgence.
Comment conjurer à la fois l’inéluctable passage du temps et la cruauté du destin ? C’est la question que se pose le jeune Masashi Asada, à qui son père offre innocemment un appareil photo. C’est pourtant grâce à cet art qu’il va y répondre, et pas n’importe comment : en immortalisant les membres de sa famille tels qu’ils se rêvent, le tout dans le but d’accomplir lui-même son rêve de devenir photographe. Inspiré d’une histoire vraie, le film tire lui aussi un portrait familial. Lovée dans le foyer parental, sa première partie témoigne ainsi d’une rare finesse d’écriture et d’une attention aux détails, s’attachant à révéler la part de folie qui se loge dans chaque Asada – le père, la mère, le frère.
Avec une drôlerie presque burlesque,le film montre comment Masashi embarque tout le monde dans ses mises en scène photographiques, où il reconstitue les fantasmes inassouvis de sa famille. Mais l’apanage des plus beaux récits veut que l’humour enrobe une pointe de mélancolie. Dans La Famille Asada, et c’est là que tient toute son authenticité, l’attendu feel good movie se noircit parfois au gré du vent. Loin d’une ascension balisée, le parcours de Masashi est celui d’un artiste en quête d’inspiration, avec ses craintes et ses doutes. Celui d’un garçon obsessionnel, pour qui la photo est la seule manière de se déclarer, comme le suggère cette bouleversante amie d’enfance dont il ne cerne pas les avances.
GARDER UNE TRACE
Constamment surprenant, le film emprunte d’autres chemins de traverse lorsqu’il mène Masashi sur les traces de la catastrophe de Fukushima, survenue en 2011. Là, le jeune homme intègre une équipe bénévole qui sauve et nettoie les photos trouvées dans les décombres, pour les restituer à leurs propriétaires. Il prend aussi plaisir à tirer le portrait d’autres familles que la sienne, soucieuses de "garder une trace" de leur histoire. Par ces quelques subtilités narratives, le cinéaste donne à voir la plus belle chose qui soit : l’achèvement d’une quête de sens, pour soi comme pour les autres. La photographie n’y est pas seulement envisagée comme un art ; elle est aussi une porte ouverte sur l’extérieur. Un moyen de se connecter aux autres, de les observer plus attentivement, voire de les sublimer pour l’éternité.
La Famille Asada, à découvrir dès maintenant dans nos cinémas, un film Découverte UGC.
Cet article est issu du Mag by UGC.